Zoom sur Wapol & les bonhommes de neige - Gazette #77

Enfin le tour de ma rubrique ! C’est que je trépignais d’impatience, moi ! Vous aurez remarqué l’étrange association de thème pour cette édition : Wapol et les bonhommes de neige. Sans surprise, on va commencer par Wapol et on se garde le meilleur pour la fin. J’aurais bien dit pour le “watchtime”, mais à l’écrit, ça n’a plus de sens...

Bref, au menu : salade niçoise au mont Cuicui à l’auvergnat !

Euh... non, c’est pas ça.

Au menu : le roi des jouets, une blague étudiante et une carotte en guise de tarin.

Wapol : le roi des jouet ?

Et non, on va pas parler de la franchise King Jouet mais d’un giga bg. Mais AVANT, rétrospective sur Wapol.

Wapol est l’ancien roi déchu du Royaume de Drum. C’était un tyran ivre de pouvoir, imbu de lui-même, patati patata. Il s’est fait péter par Luffy et envoyé à Pétaouchnok. Il a fini sous un pont (comme un punk nantais) et mangeait des détritus, utilisant son pouvoir pour fabriquer des jouets. Du coup, il a fait fortune et est redevenu roi.

Donc revenons à nos moutons : on va parler d’un bg, Louis Marx (1896 - 1982). Excellent businessman et fabricant de jouets avec une âme d’enfant, il fonde Louis Marx and Co. Super recherché ce nom, dites-moi.

L’entreprise est florissante et touche à tout : soldats de plomb, trains, voitures à pédales, maisons de poupées avec de célèbres franchises, etc... Le tout dans des matériaux plus que résistants, souvent en métal. Et le tout à des prix dérisoires, coûtant en moyenne entre 4 et 7 dollars. Ce qui mena l’entreprise, en 1950, à devenir le plus gros fabricant de jouets du monde, valant à Louis Marx le titre de “roi des jouets américain”. En 1972, il vend sa compagnie pour 54 millions de dollars à l’âge de 76 ans, pour une retraite bien méritée. Mais si on ajuste avec le cours du dollar actuel, ça équivaut à 393 millions de dollars environ à notre époque.

Et il est mort à 85 ans. VOILÀ.

Wapol : une blague étudiante ?

Allez, partie suivante, j’enchaîne vite parce que j’ai pas de cœur. Je vous ai promis une blague étudiante, la voici.

Félix-Frédéric Hébert est un qualifié professeur de physique qui, de poste en poste, atterrit en 1881 au lycée de Rennes. Il excelle dans son domaine, mais devient rapidement l’objet des railleries et chahuts de ses élèves. Il y reste tout de même une dizaine d’années. Et durant 10 ans, ses élèves se moqueront du “Père Hébert”, d’abord menés par Charles et Henri Morin, puis Alfred Jarry ; lui inventant des aventures rocambolesques, parodiant des pièces de théâtre (sous le titre “Les Polonais” par les frères Morin) dans des greniers, théâtres de marionnettes, d’ombres, etc...

Charles Morin rapporte cependant qu’il n’y avait aucune raison réelle à ce qu’il soit tant chahuté par ses élèves : il était bon, inoffensif et pacifique. Dans leurs histoires, il n’y a aucun atome de vérité, ce qui ne les empêche pas de lui attribuer les pires forfaits.

En 1894, Jarry, alors sur Paris, contacte Morin pour lui demander son autorisation de représenter Les Polonais. Henri accepte, sous condition que rien ne permette le rapprochement avec des personnes encore vivantes. Les Polonais devient alors Ubu Roi.

Ubu devient le symbole de l’ivresse du pouvoir et de l’absurdité de la hiérarchie politique. Il est avare, lâche, cruel, cupide, méchant, et incarne les vices les plus primaires avec une attitude des plus enfantines. Le gars veut quand même assassiner un roi et prendre la tête d’un pays pour “s’enrichir et s’enfuir”, “manger de l’andouille plus souvent” et “avoir un parapluie”.

Bon... D’ailleurs, la pièce est remplie de clins d’œil à Shakespeare, Molière, etc...

Jarry aura utilisé ce personnage pour 5 pièces entre 1896 et 1906. Sur la fin de sa vie, il adoptera même la signature “Ubu”.

Le personnage a été repris par de nombreux artistes et l’est toujours de nos jours. Des lieux et des groupes ont également été nommés d’après le personnage. Prochaine fois que vous lirez “Ubu”, vous saurez d’où ça vient !

(Je vous donne aussi l'info, sinon le metteur en page va faire la gueule que je mette trop l'accent sur la Bretagne : Alfred Jarry n'était pas breton, encore moins rennais, mais lavallois ! Le pauvre.)

Bon, on s’attaque à la meilleure partie du Zoom ?

Les bonhommes de neige :

Les bonhommes de neige, ça parle à tout le monde. Mais pourquoi en faire des bonhommes ? Eh bien, nous allons remonter l’histoire. Mais AVANT, RÉTROSPECTIVE !

Dans One Piece, on aperçoit à plusieurs reprises Luffy et Usopp faire des bonhommes de neige. La première fois au cours du trajet Cap des Jumeaux - Whiskey Peak, et la seconde fois durant l’arc Drum. Et on en tirera deux enseignements : Usopp est un artiste dans l’âme, et Luffy ne l’est pas.

Mais revenons aux bases. Il est difficile de dater l’apparition des bonhommes de neige, mais leurs premières représentations connues datent du Moyen-Âge. Comme un passe-temps gratuit tombé du ciel, mais également un événement social pour le village qui se rassemble. Peu à peu, les bonhommes de neige deviennent plus grands et collaboratifs, incitant la cohésion et l’esprit d’équipe. Parfois même utilisés pour critiquer des personnages ou des événements.

Au cours de la Renaissance, période où l'art a une grande importance, les bonhommes de neige ne sont pas en reste. On y assiste à Florence par exemple : des bonhommes de neige étaient commandés à des artistes de renom comme Michel-Ange, et admirés comme des œuvres d’art éphémères.

Les artistes montraient leurs talents, et les nobles leur richesse et leur pouvoir. Et ils ont commencé à devenir un symbole de la nature fragile, éphémère, du cycle de la vie, de la mort et de la renaissance, et de la capacité à se réinventer.

Et, fun fact, les bonhommes de neige ont des utilisations et des formes différentes de par le monde.

• Chez les Scandinaves, ils sont associés à l’hiver et à la fête de Yule (fête du solstice d’hiver). Leur fonte est donc annonciatrice du retour du printemps.

• Au Japon, ils sont nommés “Yuki Daruma”. Composés de deux boules, souvent coiffés d’un seau retourné et avec des traits très minimalistes, ils sont liés au bouddhisme.

• En Europe, ils ont plus généralement trois boules, une carotte en guise de pif et un balai, un chapeau ou une écharpe comme accessoire.

• Sinon, en Lituanie, les bonhommes de neige sont appelés bonhommes sans cervelle. En 2005, c’est donc 141 bonhommes de neige qui ont été construits devant leur parlement pour protester contre le gouvernement lituanien. Autant de bonhommes que de députés. C’est mignon comme manif.

  
  

Bref, pour conclure, Monsieur Bonhomme de Neige et Super Bonhomme de Neige de Luffy sont très typiques du Japon (quoiqu’un peu revisités avec une cape et un tonneau pour remplacer le seau), tandis que Snow Queen et Méga Monstro-Neige de Usopp (aussi appelé Godzineige pour les intimes) reflètent plutôt les traditions de Florence durant la Renaissance.

Et c’était la conclusion de cet article.

J’ai pas oublié un truc moi ?

Merde, l’outro !

Source :

https://mesplaisirs.com

https://fr.wikipedia.org